Par Laura Charrier, psychopraticienne

     Le harcèlement scolaire est une réalité encore trop présente dans nos établissements. Qu’il soit physique, verbal, psychologique ou cyber, ses effets sont profondément destructeurs. L’enfant ou l’adolescent victime de harcèlement vit souvent dans le silence, la honte et l’isolement. En tant que psychopraticienne, mon rôle est d’offrir un espace sécurisé pour l’expression, la reconstruction et le renforcement de l’estime de soi.

Comprendre le harcèlement scolaire

 

     Le harcèlement scolaire se caractérise par des comportements répétés de violence, d’exclusion ou d’humiliation, souvent invisibles aux yeux des adultes. Les conséquences peuvent être graves : anxiété, troubles du sommeil, chute des résultats scolaires, phobie scolaire, voire dépression.

     Chaque enfant ou adolescent réagit différemment face à ces agressions. Certains intériorisent la douleur, d’autres développent des comportements agressifs ou de retrait. L’accompagnement psychothérapeutique vise à reconnaître et accueillir ces réactions, sans jugement.

Créer un espace d’écoute bienveillant

 

     Lorsqu’un jeune est victime de harcèlement, il a besoin d’un espace où il peut parler librement, sans peur d’être incompris ou jugé. En séance, je privilégie une approche empathique et sécurisante, adaptée à l’âge et à la sensibilité de l’enfant.

L’objectif est de :

  • Nommer les émotions ressenties (peur, honte, colère, tristesse) ;

  • Redonner un sentiment de sécurité ;

  • Renforcer l’estime de soi et les ressources personnelles ;

  • Restaurer la confiance en l’adulte et en l’environnement scolaire.

 

Accompagner la famille

 

     Le harcèlement ne touche pas uniquement l’enfant : il affecte l’ensemble de la cellule familiale. Les parents se sentent souvent impuissants, coupables ou en colère. Un accompagnement parental est souvent nécessaire pour:

  • Comprendre ce que vit l’enfant ;

  • Soutenir la communication familiale ;

  • Apprendre à interagir avec l’école de manière constructive.

 

Travailler en lien avec l’école

 

     Le psychopraticien peut, dans certains cas et avec l’accord de l’enfant et de sa famille, entrer en contact avec l’équipe éducative. Il ne s’agit pas de se substituer à l’institution, mais d’encourager la mise en place de solutions concrètes pour protéger l’enfant et prévenir la récidive.

Accompagner la reconstruction

 

     Après un épisode de harcèlement, l’accompagnement thérapeutique aide à se reconstruire. Cela peut prendre du temps. Il ne s’agit pas seulement de « tourner la page », mais de retrouver une image positive de soi, d’apprendre à poser des limites, à s’affirmer et à se protéger dans les relations futures.

     En tant que psychopraticienne, je crois profondément en la capacité de résilience des enfants et des adolescents. Avec du soutien, de l’écoute et des repères, ils peuvent sortir renforcés de cette épreuve.

     Vous êtes parent ou enseignant(e) et vous soupçonnez un cas de harcèlement scolaire ? N’hésitez pas à en parler. L’accompagnement thérapeutique peut être un levier précieux pour que la parole se libère et que la souffrance cesse.